Le voleur de couleurs
Cette édition 2017 du salon des Arts de Guichen est pleines de surprises. J'ai été témoin, au loin, le week-end dernier d'une scène insolite sur mon modeste stand. Un visiteur armé de son smartphone s'est empressé de capturer la photo de la marbrerie en exposition sur ma table!
Drôle de démarche, tenter de photographier un cliché sous plexiglas (les reflets rebondissent dans tous les sens) et en basse lumière. Les mots me manquaient pour qualifier la pertinence de cette démarche. Comment peut-on préférer une copie imparfaite à la valeur d'un tirage original 16 bits?
Passons la reflexion technique, car ce comportement ouvre la perspective pour évoquer deux points dans le monde de la photographie. Les avis ci-dessous ne concernent que mon ressenti.
La photographie a tué la photographie. Nous sommes à l'ère du tout numérique. Prendre une photo n'a jamais été aussi simple grâce aux smartphones et l'humanité a atteint un pic de production jamais atteint dans son histoire, pour le meilleur et le pire. Cette production massive se déverse quotidiennement dans les réseaux du web. L'image est devenu banale et gratuite d'accès. Il nous suffit de les télécharger à loisir, voire de trouver des photos HD à disposition de manière légale. Dans ces conditions comment définir une valeur pour le travail d'autrui?
La propriété intellectuelle, tu t'assoiras dessus. Le comportement de ce visiteur est révélateur du premier point, car si la gratuité sur Internet est une règle, le réel lui ne le permet pas. Dans le contexte d'une exposition d'Art, les œuvres présentées servent pour le partage et la curiosité des spectateurs. Et dans les faits, toutes représentations non autorisées sur site peuvent être interprété comme le vol de la propriété intellectuelle d'un artiste.
Car la création d'une photographie ne se résume pas à déclencher l'ouverture d'un obturateur. Il faut se déplacer pour mériter sa prise de vue. Celle-ci ne se fait pas par hasard. Cette étape accomplie, vient la phase de maturation du cliché, pour ma part il me faut presque six mois pour définir une orientation en vue d'une post-prod. Ce travail prend autant de soirées que nécessaires, les correctifs sont sanctionnées par la lecture des épreuves de lecture. Et enfin à l'issue de ce long processus, survient le tirage final. Graal :)
Ce long travail technique et intellectuelle est invisible.
Aussi, cher VOLEUR de couleurs, si par aventure tu lis ce post (il est gratuit, profites-en). Sache que je ne t'en veux pas, car tu es le résultat de ton époque. Les artistes de ce salon sont cool et toléreront tes égarements. Mais de grâce, si ton chemin te mène vers d'autres lieux d'exposition, sois sympa, demande la permission à l'auteur.
This 2017 edition of the meeting of arts of Guichen is full of surprises. I witnessed, in the distance, last weekend an unusual scene on my modest stand. A visitor armed with his smartphone hastened to capture the photo of the marble on display on my table!
Funny guy, try to photograph a picture under plexiglas (reflections bounce in all directions) and in low light. I missed words to describe the relevance of this approach. How can we prefer an imperfect copy to the value of a 16-bit original print?
Let us pass the technical reflection, because this behavior opens the perspective to evoke two points in the world of photography. The opinions below only concern my feelings.
The photography killed the photography. We are in the digital age. Taking a picture has never been easier with smartphones and mankind has reached a peak of production never reached in its history for better or worse. This massive production is discharging daily into web networks. The image has become banal and free of access. All we need to do is download them at leisure, or even find HD photos available legally. In these conditions how to define a value for the work of others?
Intellectual property, you'll sit on it. The behavior of this visitor is revealing of the first point, because if free Internet is a rule, the real does not allow it. In the context of an exhibition of Art, the works presented serve for the sharing and the curiosity of the spectators. And in fact, any unauthorized representations on site can be interpreted as theft of an artist's intellectual property.
Because creating a photography is not just about opening a shutter. It is necessary to move to deserve his shot. This does not happen by chance. This stage accomplished, comes the maturation phase of the cliché, for my part it takes me almost six months to define an orientation for a post-prod. This work takes as many evenings as necessary, the corrections are sanctioned by the reading of the proofs of reading. And finally at the end of this long process, the final draw takes place. Graal :)
This long technical and intellectual work is invisible.
Also, dear color THIEF, if by adventure you read this post (it is free, have fun). Know that I do not blame you, for you are the result of your time. The artists in this show are cool and will tolerate your mistakes. But if your path leads you to other places of exhibition, be nice, ask permission to the author.
Drôle de démarche, tenter de photographier un cliché sous plexiglas (les reflets rebondissent dans tous les sens) et en basse lumière. Les mots me manquaient pour qualifier la pertinence de cette démarche. Comment peut-on préférer une copie imparfaite à la valeur d'un tirage original 16 bits?
Passons la reflexion technique, car ce comportement ouvre la perspective pour évoquer deux points dans le monde de la photographie. Les avis ci-dessous ne concernent que mon ressenti.
La photographie a tué la photographie. Nous sommes à l'ère du tout numérique. Prendre une photo n'a jamais été aussi simple grâce aux smartphones et l'humanité a atteint un pic de production jamais atteint dans son histoire, pour le meilleur et le pire. Cette production massive se déverse quotidiennement dans les réseaux du web. L'image est devenu banale et gratuite d'accès. Il nous suffit de les télécharger à loisir, voire de trouver des photos HD à disposition de manière légale. Dans ces conditions comment définir une valeur pour le travail d'autrui?
La propriété intellectuelle, tu t'assoiras dessus. Le comportement de ce visiteur est révélateur du premier point, car si la gratuité sur Internet est une règle, le réel lui ne le permet pas. Dans le contexte d'une exposition d'Art, les œuvres présentées servent pour le partage et la curiosité des spectateurs. Et dans les faits, toutes représentations non autorisées sur site peuvent être interprété comme le vol de la propriété intellectuelle d'un artiste.
Car la création d'une photographie ne se résume pas à déclencher l'ouverture d'un obturateur. Il faut se déplacer pour mériter sa prise de vue. Celle-ci ne se fait pas par hasard. Cette étape accomplie, vient la phase de maturation du cliché, pour ma part il me faut presque six mois pour définir une orientation en vue d'une post-prod. Ce travail prend autant de soirées que nécessaires, les correctifs sont sanctionnées par la lecture des épreuves de lecture. Et enfin à l'issue de ce long processus, survient le tirage final. Graal :)
Ce long travail technique et intellectuelle est invisible.
Aussi, cher VOLEUR de couleurs, si par aventure tu lis ce post (il est gratuit, profites-en). Sache que je ne t'en veux pas, car tu es le résultat de ton époque. Les artistes de ce salon sont cool et toléreront tes égarements. Mais de grâce, si ton chemin te mène vers d'autres lieux d'exposition, sois sympa, demande la permission à l'auteur.
This 2017 edition of the meeting of arts of Guichen is full of surprises. I witnessed, in the distance, last weekend an unusual scene on my modest stand. A visitor armed with his smartphone hastened to capture the photo of the marble on display on my table!
Funny guy, try to photograph a picture under plexiglas (reflections bounce in all directions) and in low light. I missed words to describe the relevance of this approach. How can we prefer an imperfect copy to the value of a 16-bit original print?
Let us pass the technical reflection, because this behavior opens the perspective to evoke two points in the world of photography. The opinions below only concern my feelings.
The photography killed the photography. We are in the digital age. Taking a picture has never been easier with smartphones and mankind has reached a peak of production never reached in its history for better or worse. This massive production is discharging daily into web networks. The image has become banal and free of access. All we need to do is download them at leisure, or even find HD photos available legally. In these conditions how to define a value for the work of others?
Intellectual property, you'll sit on it. The behavior of this visitor is revealing of the first point, because if free Internet is a rule, the real does not allow it. In the context of an exhibition of Art, the works presented serve for the sharing and the curiosity of the spectators. And in fact, any unauthorized representations on site can be interpreted as theft of an artist's intellectual property.
Because creating a photography is not just about opening a shutter. It is necessary to move to deserve his shot. This does not happen by chance. This stage accomplished, comes the maturation phase of the cliché, for my part it takes me almost six months to define an orientation for a post-prod. This work takes as many evenings as necessary, the corrections are sanctioned by the reading of the proofs of reading. And finally at the end of this long process, the final draw takes place. Graal :)
This long technical and intellectual work is invisible.
Also, dear color THIEF, if by adventure you read this post (it is free, have fun). Know that I do not blame you, for you are the result of your time. The artists in this show are cool and will tolerate your mistakes. But if your path leads you to other places of exhibition, be nice, ask permission to the author.
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